A l'Atelier des Fontaines

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Trois exemples de portraits exécutés au médium laque flamand

Nos "Works in progress" 1 et 2, visibles sur le site originel de l'Atelier des Fontaines, ont été exécutés au médium gras flamand et à l'émulsion, en version tirante. De manière à montrer aussi les effets obtenus avec le médium laque flamand, nous présentons ici trois exemples de portraits réalisés à l'aide de ce médium et de son émulsion correspondante.


Christian VIBERT "Damien" Huile sur toile marouflée sur panneau


Ce premier portrait a été réalisé en facture ouverte, le fond à l'enduit restant visible, du moins dans les parties les moins importantes du tableau. Pour ce faire, le médium laque flamand a été abondamment dilué, de manière à garder un effet aquarellé. Seules certaines parties, dont bien entendu le visage lui-même, ont été reprises à l'émulsion, mais toujours de manière relativement mince.


"Damien" Détail


Les détails qui suivent visent à montrer l'alternance entre les ombres posées au médium gras,  sous forme de glacis, et les lumières superposées  à l'émulsion, sous forme de vélatures ou d'opacités. On notera, d'une part la transparence du médium qui, bien que dilué et travaillé avec des pigments aussi opaques que les ocres, respecte parfaitement les tracés posés au préalable au fusain ; d'autre part, malgré ou grâce à son tirant, la douceur des modelés qu'il est possible d'obtenir à l'émulsion. En effet, la résistance que ces produits opposent sous la brosse permet de conduire celle-ci avec la plus grande précision, là où on le souhaite.

"Damien" Gros plan sur le regard

On pourra noter le léger grain  visible dans toutes les parties reprises à l'émulsion. Il est obtenu par l'accroche de la pâte nourrie d'émulsion sur le grain de la toile elle-même. Cet effet, typique de l'émulsion correspondante au médium laque flamand, résulte précisément du fort tirant de ce produit. Indépendamment du fait de faciliter la conduite précise de l'outil, cette caractéristique permet d'accentuer le contraste entre la minceur évanescente des ombres et la généreuse épaisseur des lumières, le tout sans avoir en réalité à empâter. On assiste dans les faits à un résultat très élaboré avec une étonnante économie de moyens.


Damien" Gros plan sur le sourire


"Damien" Gros plan sur une oreille
 
"Damien" Glacis et vélatures








Deux détails, enfin, montrant l'effet aquarellé obtenu au médium gras dilué, à peine repris par quelques vélatures à l'émulsion.




"Damien" Tel un dessin aquarellé

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Christian VIBERT "Jérémy" Huile sur toile marouflée sur panneau

Ce deuxième portrait a déjà été exécuté moins en transparence. L'enduit a été couvert en toutes ces parties. Pourtant, comme vont le monter les détails qui suivent, le contraste entre les ombres traitées en transparence, au médium laque, et les lumières travaillées en vélatures ou opacités, à l'émulsion, demeure évident.

 "Jérémy" Détail

































"Jérémy" Gros plan sur le regard

Comme précédemment, le dessin demeure parfaitement visible, participant à l'écriture du tableau au même titre que le travail pictural lui-même. La très grande transparence du médium laque flamand facilite grandement ce type de facture.


"Jérémy" Gros plan sur la bouche





"Jérémy" Ombres en transparence ; lumières en opacité




Le contraste entre l'ombre et la lumière, entre le travail au médium et celui à l'émulsion.


"Jérémy" Un fond sommaire
 traité de manière aquarellée







Le fond et les parties secondaires du tableau ont été exécutées  de manière sommaire par un rendu très aquarellé, permettant ainsi de mettre en valeur le portrait lui-même. On voit ici l'intérêt d'user d'un médium thixotrope : même les glacis les plus liquides ne coulent pas.








"Jérémy" Le fond ? Quelques glacis et frottis



Dans toutes ses parties, la toile reste visible. Le médium laque flamand, par son tirant, facilite beaucoup les frottis qui mettent en valeur les caractéristiques tactiles du support.








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Christian VIBERT "Justine" Huile sur toile marouflée sur panneau

A l'opposé, ce troisième portrait a été travaillé beaucoup plus en matière, par nombreuses couches successives, ce que la technique mixte permet sans aucune difficulté. De ce fait, sa facture se rapprocherait plus d'une œuvre à l'italienne, les transparences étant posées par-dessus les opacités. Quoi qu'il en soit, que les glacis précèdent la reprise en opacité ou la suivent, le contraste entre l'ombre et la lumière, traduit par l'opposition entre la transparence et l'opacité, demeure une règle immuable.


"Justine" Un sympathique duo rythmé sur un schéma circulaire


"Justine" Gros plan sur le visage




A l'évidence, une matière plus dense, mais toujours ce contraste entre l'opaque et le transparent, et ce léger granité obtenu par le jeu entre l'émulsion et le grain de la toile.

La poupée de Justine : un modelé minimum,
très "blond"




A noter, l'intensité des orangés. Pourtant, les pigments employés ne sont que des terres. Cet éclat unique ne peut être obtenu que par glacis, et avec quelle facilité ! 



"Justine" Un jeu à quatre mains

Le médium laque flamand permet aussi bien un rendu très modelé qu'un travail par frottis et empâtements. En ce sens, il favorise un travail contrasté entre le lisse et le granuleux.


"Justine" Détail






Effet de grain obtenu à l'émulsion préparée avec le médium laque flamand.





"Justine" Courbes et contre-courbes









Même très présent, le dessin montre un certain fondu. Ce léger flou est obtenu par superposition de glacis au médium laque et de vélatures à l'émulsion.



"Justine" De l'entremêlement du dessin et de la peinture






Malgré les couches successives, la matière peut demeurer transparente. Le dessin originel demeure visible dans toutes ses parties, à peine rehaussé ici ou là d'un coup de pinceau léger au médium laque.





"Justine" Détail du fond




Toujours cette opacité généreuse des lumières et cette transparence profonde des ombres. A noter que, même non verni, le médium laque flamand peut présenter un brillant laqué très prononcé.



"Justine" Détail du fond










Aucun risque de craquelures avec l'émulsion. La matière peut être posée avec générosité sans inconvénient.

"Justine" Détail
Un entrelacement de superpositions











"Justine" Détail du fond
Jeu de glacis superposés dans le frais












Pour finir, on remarquera que, même si le médium laque flamand ne présente pas un aspect gélifié aussi marqué que les différentes versions du médium gras, il permet tout autant les superpositions dans le frais.




En manière de conclusion, nous espérons, à travers ces trois portraits, vous avoir montré, à la fois quelques-unes des multiples possibilités du médium laque flamand, mais aussi ses spécificités. Très différent dans sa consistance des différentes versions du médium gras, il en conserve cependant la même durabilité, ses ingrédients étant très similaires et leur mise en œuvre requérant, comme d'habitude, le même soin de notre part. A savoir qu'il s'adresse plus particulièrement aux peintres appréciant un médium au fort tirant et à l'aspect laqué très prononcé.

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